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Bras de fer judiciaire autour de Sylvia et Noureddin Bongo : la riposte musclée de Me Eyue-Bekale

Le dossier impliquant Sylvia et Noureddin Bongo Valentin continue d’alimenter le débat judiciaire et politique au Gabon. Après les déclarations des avocats de l’État affirmant la solidité du dossier et la nécessité d’un procès, Me Gisèle Eyue-Bekale, qui défend les intérêts des deux prévenus, a vivement réagi, accusant l’État de manipulation des faits.

Alors que l’État gabonais, représenté par ses conseils, affirme que les éléments de preuve justifient une procédure judiciaire et excluent tout non-lieu, Me Eyue-Bekale conteste fermement cette version. Selon elle, « les représentants de l’État déforment volontairement la réalité et transmettent au public des informations erronées ».

L’avocate met en cause la légalité de la détention de Sylvia Bongo, expliquant qu’elle a été placée sous mandat de dépôt le 12 octobre 2023 pour faux, usage de faux, blanchiment de capitaux et recel. Or, selon le cadre légal en vigueur, la détention préventive aurait dû être renouvelée avant le 12 avril 2024. Ce qui, d’après elle, n’a pas été fait, rendant la privation de liberté de Sylvia Bongo juridiquement contestable.

Un procès entaché d’irrégularités ?

Au cœur de cette bataille juridique, Me Eyue-Bekale dénonce ce qu’elle qualifie d’atteintes graves aux droits fondamentaux. Elle insiste sur le fait que les accusations portées contre ses clients ne relèvent pas d’une affaire criminelle, mais plutôt de délits, ce qui change totalement l’approche judiciaire. « Affirmer que la détention de Sylvia Bongo peut légalement durer jusqu’à 24 mois relève d’une erreur d’interprétation manifeste », martèle-t-elle.

Autre point de friction : les conditions de détention et les restrictions imposées aux visites. Si l’État soutient que les règles sont respectées, l’avocate parle d’une violation des droits de la défense et de la vie privée. « Interdire les visites aux proches et limiter les échanges avec les avocats constitue une atteinte grave aux libertés fondamentales », fait-elle valoir.

Ce bras de fer judiciaire dépasse largement le cadre du droit pur pour s’inscrire dans un contexte politique sensible. Me Eyue-Bekale estime que la procédure à l’encontre de ses clients est fortement influencée par des interventions politiques, ce qui compromet l’impartialité de la justice. « Il faudra beaucoup de courage aux magistrats pour rendre une décision juste et non politique », avertit-elle, pointant du doigt les pressions extérieures qui, selon elle, pèsent sur cette affaire.

Tandis que l’État campe sur ses positions en affirmant que toutes les procédures respectent scrupuleusement le cadre légal, la défense de Sylvia et Noureddin Bongo poursuit sa contre-offensive, dénonçant un acharnement et un procès biaisé. L’issue de cette affaire, au-delà des débats juridiques, pourrait bien avoir des implications profondes sur l’équilibre institutionnel et l’image de la justice gabonaise.

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